Akkermansia muciniphila : la bactérie pour lutter contre le surpoids

Akkermansia muciniphila : la bactérie pour lutter contre le surpoids

Akkermansia muciniphila, bactérie intestinale contre le surpoids bientôt commercialisée sous forme de complément alimentaire .

Résumé

La bactérie Akkermansia muciniphila pasteurisée, qui vient d'être approuvée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), restaure la fonction barrière de l’intestin.
De quoi séduire les personnes en surpoids ou souffrant de risques cardiovasculaires associés.
La Belgique fera partie des premiers marchés sur lesquels la spin off de l’UCLouvain commercialisera son complément alimentaire.

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L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient de donner son feu vert à la bactérie Akkermansia muciniphila pasteurisée. La spin off de l’UCLouvain va pouvoir mettre son complément alimentaire sur le marché. C’est une rentrée sur les chapeaux de roues pour le Pr Patrice Cani (UCLouvain) et Michael Oredsson, CEO de sa spin-off A-Mansia, créée en 2016 en collaboration avec l’Université de Waegeningen, aux Pays-Bas. Ce 1er septembre, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a donné son feu vert pour la mise sur le marché de la bactérie Akkermansia muciniphila sous sa forme pasteurisée. À Bruxelles, les travaux du Pr Cani avaient pu montrer ces dernières années l’attrait que cette bactérie représentait pour la santé.

Bénéfique pour les personnes en surpoids

Cette bactérie intestinale, découverte à Waegeningen et étudiée depuis à Bruxelles, restaure la fonction barrière de l’intestin. Cela entraîne une réduction des marqueurs inflammatoires dans le foie, de la résistance à l’insuline ou de l’hypercholestérolémie avec, à terme, un meilleur contrôle du stockage des graisses, du métabolisme du glucose et de la dépense énergétique. De quoi séduire les personnes en surpoids ou souffrant de risques cardiovasculaires associés.
Mieux encore, la recherche menée à l’UCLouvain avait aussi permis de démontrer que la forme pasteurisée de la bactérie (à 70 degrés pendant une demi-heure) était même plus efficace que sa forme vivante. Avec comme autre avantage de la forme pasteurisée que celle-ci est plus stable dans le temps et plus simple à mettre en œuvre.
C’est donc sous forme de complément alimentaire, à avaler dès l’an prochain, "sans doute sous forme de gélule ou de comprimé, cela reste à déterminer", précise le Pr Cani, qu’Akkermansia devrait débarquer sur les marchés. "Nous ne la proposerons pas mélangée à des aliments ou à une boisson", indique encore le scientifique.

La Belgique, un des premiers marchés

"La Belgique sera sans aucun doute un des premiers pays à en bénéficier", estime Michael Oredsson, le CEO d’A-Mansia. "Nous devons encore définir quels seront les autres pays où nous proposerons ce 'novel food', dès le second semestre 2022", précise-t-il.

La notion de "novel food" résulte d’un règlement européen. Il s’agit de tout aliment ou nutriment pour lequel on ne dispose pas d’un long historique de consommation ou qui proviendrait d’une nouvelle source. Cela concerne aussi des aliments ou des nutriments qui auraient été transformés ou qui auraient subi une modification technologique, et ce après mai 1997. Des bactéries, comme dans le cas présent,  sont donc concernées par ce règlement européen, mais c’est aussi le cas de certains constituants de fibres alimentaires, par exemple, modifiées récemment par une activité enzymatique ou encore les insectes destinés à l’alimentation humaine pour lesquels on ne dispose pas d’un long historique de consommation en Europe.
En ce qui concerne Akkermansia, le choix définitif de la forme commercialisée de cet aliment dépendra des autres composants qui seront adjoints à la fameuse bactérie, ainsi que des coûts de fabrication, différents selon le type de produit envisagé. Quant à la production, elle se fera bien en Europe, mais pas en Belgique. Où exactement? "Cela reste confidentiel à ce stade", indique Michael Oredsson.
Parallèlement à la procédure qui avait été entreprise auprès de l’EFSA,  la société A-Mansia avait également entrepris des démarches identiques aux États-Unis, où elle attend le feu vert des autorités locales pour y proposer également son complément alimentaire.

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Source
https://www.lecho.be/entreprises/pharma-biotechnologie/une-bacterie-intestinale-contre-le-surpoids-bientot-commercialisee/10329381.html

En savoir plus
https://www.a-mansia.com/scientific-publications/

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